vendredi 2 novembre 2012

« Là où tout n'est que beauté Luxe, calme et volupté »*

www.mariagefreres.com/

Parfois, on a le cœur las de cette course au métro, de ce concours du sandwich avalé le plus vite, de ce record de la douche la plus rapide... bref, de ces JO du quotidien qu'on s'impose pour ne pas paraître un tantinet oisif. Mais comme ceux des athlètes, nos corps et nos psychés fatiguent. Nombreux sont les journaux qui en parlent, mais on le sait tous intimement : on a besoin d'une pause. Sans forcément expérimenter la pleine conscience ou « mindfulness », qui est presque une continuité de ce qui va suivre, on peut réapprendre très simplement à s'accorder un moment de volupté. Les salons de thé Mariage Frères sont des îlots où le citadin avide de douceur peut enfin se reconnecter à son plaisir et prendre une leçon de dolce farniente (prodiguée à Liz alias Julia Roberts dans Mange Prie Aime).


            A l'orée du Marais, on trouve au bout d'une petite rue intime, protégé des bruits de Châtelet, la rue du Bourg-Tibourg, l'un des salons de la célèbre maison. Lorsqu'on pousse la porte, on s'arrête. Les senteurs de thé et de bois ciré, la lumière douce comme pénétrant une serre tropicale et le bruit feutré des couverts créent l'atmosphère de luxe tranquille de l'établissement. C'est un cocon aux allures coloniales où d'élégants hommes en blanc nous guident à notre table. Tiens, qu'est ce que j’entends ? Un air d'opéra…

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            Le salon devient restaurant plus tôt dans la journée, mais nous arrivons à 16 heures, c'est l'heure du thé. Tant pis, la prochaine fois je prendrai sûrement une Snob Salad (doux ménage à trois de foie gras, saumon fumé et crevettes, et arômes de thé Matcha). Nous avons trouvé la formule miracle du goûter. Pour une vingtaine d'euros, on vous apporte une théière entière du thé de votre choix. Choix difficile car nous nous retrouvons face à une carte riche, aux références complexes, qui nécessitera les lumières des serveurs. Je choisis le thé « Éléphant blanc », thé blanc donc, aux suaves notes d'agrumes. A température parfaite, il est accompagné de desserts qui m'ont, sans mentir, procuré une rare émotion : crème brûlée, panacotta, macaron, financier, salade de fruit... L'expression « Madeleine de Proust » vous dit quelque chose ? Et bien voilà, c'est une saveur rare et ancienne, bien au delà de notre propre enfance, qui nous parvient. D'autres douceurs sont au menu, notamment un scone des plus ravissants, que deux brésiliennes commandent trois ou quatre fois de suite, à la table d'à côté.
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            Si on ajoute à toutes ces beautés le moelleux de nos chaises, on peut dire sans exagérer que nos cinq sens sont comblés. En ces lieux, un certain épicurisme renaît en nous. Un sentiment de paix, des envies de poésies et de bonnes choses à manger du bout des doigts nous envahissent, lentement, en rêvant de voyages. Ce moment de délice pour soi même est un bon compromis entre nous et notre quotidien. Une petite permission qui nous fait relativiser : pourquoi ne pas laisser une part de plaisir un peu plus importante dans notre vie ?

Margot.

* Charles Baudelaire, « l'Invitation au voyage » in les Fleurs du Mal

1 commentaire:

  1. Je compte y aller ce weekend (ms pas à celui du Marais : j'aurais l'impression d'être au boulot :-D) & je te donnerai mes impressions.

    Tu as reçu l'invit' sur Fb pr le derby vs. Créteil? Attention! ça va être chaud bouillant ;-)

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